Les vélos de mon enfance.
Je reçus à l'âge de quatre ans et demi, pour Noël, mon premier vélo: un engin à pneus pleins, sans roue libre et, il me semble, sans freins: l'absence de roue libre compensant l'absence de freinage. Ce fut donc, sur cette bicyclette et sur les conseils de mon grand-père Pierre Négrin, que je débutais dans le cyclisme. Rapidement, j'abandonnais les "petites roues" pour me lancer dans le monde subtil de l'équilibre. Ce fut le début d'une passion qui dura bien longtemps. Je dois dire, pour la petite histoire que cette bicyclette rouge passa de jambes en jambes. Mon frère André et ma soeur Geneviève l'utilisèrent aussi pour leurs débuts. Cette dernière mit fin à l'existence de cette petite reine: dans une descente, Geneviève qui devait avoir cinq ou six ans, se retrouva avec dans ses mains, un guidon désolidarisé de la fourche. Ce fut la première cascade de ma soeur: une chute spectaculaire dans le fossé, des genoux rougis et des bleus partout.
Pour mes neuf ans, mes parents m'offrirent un modèle magnifique: une bicyclette Fachtleitner, bleu métal. Un véritable bijou signé du nom du "Berger de Manosque", un coureur célèbre à l'époque qui avait terminé deuxième du Tour de France 1947, derrière Jean Robic. Mon père me la fit livrer rue de Lacépède. Je fus ébloui par ce magnifique cadeau et je l'essayai immédiatement dans le quartier. En ce temps-là, il n'y avait pas de circulation et pas de voitures en stationnement: un vrai circuit de rêve, sans danger que ces rues désertes.
Je ne sais ce que devint ce rêve de mes neuf ans. Je grandis trop vite et les six mois de maladie, deux ans plus tard, m'éloignèrent de ma Fachtleitner. Je n'ai pas le souvenir que mon frère l'utilisa. Le mystère de la disparition de ce vélo reste donc entier.
La troisième bicyclette a elle, toute une histoire! Chaque année, comme Aix-en-Provence était encore une petite ville, avait lieu au Parc Rambot la Fête des Ecoles Laïques. Chacune des ces écoles présentait un numéro de danse ou un chant. La soiré se terminait par le tirage d'une tombola.
Et, c'est ma mère qui gagna en 1957 le gros lot avec un billet dont personne ne voulait, le dernier à la vente en son école et qu'elle finit par acheter. L'on raconte dans ma famille que la directrice ne s'en remit jamais!
Ce vélo devint précieux pour moi: un vélo d'adulte, de femme certes, avec de gros pneus et un cadre très lourd qui allait m'accompagner dans mes après-midi sportives! Je montais avec la côte de Saint Anthonin, faisais le tour de la montagne Sainte-Victoire et bien d'autres sorties encore.
Il faut préciser qu'au lycée, j'étais dispensé de sport. Il y avait deux raisons à cela: mon passé récent et l'ennui que représentait pour moi les après-midi de "plein air" du lycée. Le professeur d'éducation physique composait deux équipes de foot et comme je n'avais pas su faire rapidement mes preuves, me nommait "remplaçant". Au bout de trois séances de "remplaçant" ne remplaçant jamais, je choisis de passer au cyclisme. Le professeur était content et moi aussi. Je ne fréquentais plus le stade mais l’asphalte. Le vélo de ma mère fut donc le premier compagnon de ces sorties. En "danseuse" j'affrontais les raidillons sans complexe et si aujourd'hui, je puis être encore fier de mes mollets, je le dois à ces après-midi.
Mais bientôt, je me mis à rêver d'un "vrai" vélo de course et mes parents exhaussèrent ce souhait. Rue Pierre et Marie Curie, il y avait un magasin spécialisé tenu par un passionné qui avait fait de la compétition dans les années vingt. C'est là que je trouvais mon bonheur: un vélo d'occasion, avec guidon de course, petits pneus, selle "Brooks" et freins "Mafac", rouge comme ma première monture!
Finie la grande montée vers la montagne de Sainte-Victoire avec le lourd vélo de ma mère, à moi les grands cols de la Provence. Du haut de mes treize ans, je ne souhaitais qu'une chose: améliorer mon matériel et affronter comme les héros du cyclisme de cette époque: Coppi, Stablinski, Darrigade ou Anquetil le Galibier ou l'Izoard. Mais, je n'avais aucunement l'intention de faire carrière et l'idée de participer au Tour de France ne m'effleura jamais.
Mon plaisir résidait en la sensation de liberté, en la respiration des odeurs des blés coupés ou des lavandes en fleur. Plaisir que je retrouvai bien des années après au guidon d'une moto cette fois.
Pour mes neuf ans, mes parents m'offrirent un modèle magnifique: une bicyclette Fachtleitner, bleu métal. Un véritable bijou signé du nom du "Berger de Manosque", un coureur célèbre à l'époque qui avait terminé deuxième du Tour de France 1947, derrière Jean Robic. Mon père me la fit livrer rue de Lacépède. Je fus ébloui par ce magnifique cadeau et je l'essayai immédiatement dans le quartier. En ce temps-là, il n'y avait pas de circulation et pas de voitures en stationnement: un vrai circuit de rêve, sans danger que ces rues désertes.
Je ne sais ce que devint ce rêve de mes neuf ans. Je grandis trop vite et les six mois de maladie, deux ans plus tard, m'éloignèrent de ma Fachtleitner. Je n'ai pas le souvenir que mon frère l'utilisa. Le mystère de la disparition de ce vélo reste donc entier.
La troisième bicyclette a elle, toute une histoire! Chaque année, comme Aix-en-Provence était encore une petite ville, avait lieu au Parc Rambot la Fête des Ecoles Laïques. Chacune des ces écoles présentait un numéro de danse ou un chant. La soiré se terminait par le tirage d'une tombola.
Et, c'est ma mère qui gagna en 1957 le gros lot avec un billet dont personne ne voulait, le dernier à la vente en son école et qu'elle finit par acheter. L'on raconte dans ma famille que la directrice ne s'en remit jamais!
Ce vélo devint précieux pour moi: un vélo d'adulte, de femme certes, avec de gros pneus et un cadre très lourd qui allait m'accompagner dans mes après-midi sportives! Je montais avec la côte de Saint Anthonin, faisais le tour de la montagne Sainte-Victoire et bien d'autres sorties encore.
Il faut préciser qu'au lycée, j'étais dispensé de sport. Il y avait deux raisons à cela: mon passé récent et l'ennui que représentait pour moi les après-midi de "plein air" du lycée. Le professeur d'éducation physique composait deux équipes de foot et comme je n'avais pas su faire rapidement mes preuves, me nommait "remplaçant". Au bout de trois séances de "remplaçant" ne remplaçant jamais, je choisis de passer au cyclisme. Le professeur était content et moi aussi. Je ne fréquentais plus le stade mais l’asphalte. Le vélo de ma mère fut donc le premier compagnon de ces sorties. En "danseuse" j'affrontais les raidillons sans complexe et si aujourd'hui, je puis être encore fier de mes mollets, je le dois à ces après-midi.
Mais bientôt, je me mis à rêver d'un "vrai" vélo de course et mes parents exhaussèrent ce souhait. Rue Pierre et Marie Curie, il y avait un magasin spécialisé tenu par un passionné qui avait fait de la compétition dans les années vingt. C'est là que je trouvais mon bonheur: un vélo d'occasion, avec guidon de course, petits pneus, selle "Brooks" et freins "Mafac", rouge comme ma première monture!
Finie la grande montée vers la montagne de Sainte-Victoire avec le lourd vélo de ma mère, à moi les grands cols de la Provence. Du haut de mes treize ans, je ne souhaitais qu'une chose: améliorer mon matériel et affronter comme les héros du cyclisme de cette époque: Coppi, Stablinski, Darrigade ou Anquetil le Galibier ou l'Izoard. Mais, je n'avais aucunement l'intention de faire carrière et l'idée de participer au Tour de France ne m'effleura jamais.
Mon plaisir résidait en la sensation de liberté, en la respiration des odeurs des blés coupés ou des lavandes en fleur. Plaisir que je retrouvai bien des années après au guidon d'une moto cette fois.
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