dimanche 1 mai 2016

Du côté de mon père...

Mes grands-parents paternels habitaient eux aussi à Marseille dans le quartier huppé de Saint-Giniez quand je les ai connus. Ma grand-mère Louise était "placée", comme l'on disait à l'époque, dans une grande famille de la haute bourgeoisie et son mari, âgé d'une dizaine d'années de plus qu'elle, ressemblait comme deux gouttes de pastis au maréchal Foch, tel qu'on le voit dans les livres d'Histoire. Je n'ai que peu de souvenirs de ce grand-père qui avait perdu une jambe. Il a quitté ce monde alors que nous étions en famille en Vivarais. Juillet ou début août, je ne sais plus, je devais avoir 8 ou 9 ans. Quant à Louise, mes souvenirs sont plus précis. Veuve, elle dût partir du petit appartement de Saint Gigniez et trouva une place chez une vieille dame charmante descendante du peintre Toulouse de Lautrec. J'ai visité la demeure de cette comtesse et parmi les images qui reviennent à la surface dans mon esprit, il y a un gros interrupteur placé discrètement sous la grande table de la salle à manger. La maîtresse de maison pouvait alors sonner les "bonnes" afin qu'elles s'affairent à la suite du service.
Lorsque vint le temps de quitter "sa place", Louise s'installa dans un petit appartement, rue Bruès à Aix-en-Provence puis à Beaurecueil, village où ma mère avait fait ses débuts d'institutrice, en classe unique. J'allais souvent voir ma grand-mère "d'un coup de bicyclette", Aix et Beaurecueil n'étant distant que de dix kilomètres. Elle m'attendait avec des "bugnes". Je ne sais plus trop ce que l'on pouvait se dire mais nous nous entendions bien. Un hiver emporta Louise, un hiver de neige, rare en Provence. La montée au cimetière fut bien difficile.
Avant de clore cette évocation, un mot des lointaines racines paternelles. Mon grand-père Germain était Aveyronnais, issu d'un famille nombreuse. L'aîné de cette famille eut la ferme en héritage et tout le reste de la famille émigra, de force, pour la ville. Joseph, l'aîné, avait décidé de mettre ses frères à la porte pour rester le seul maître du domaine.
Pour Germain, ce fut Marseille. Je n'ai jamais su pourquoi, je ne sais non plus comment Louise et Germain se sont rencontrés. Pour moi, leur histoire commence avec les souvenirs de mon père, fils unique.


1 commentaire:

  1. Berto,tant de souvenirs et d'émotions, j'attends la suite avec impatience et une parution digne de ce nom! Ta seconde fille.

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